Violent-Dreams

Une image, trois mots, une pensée.

Samedi 8 mai 2010 à 17:18

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Et comme elle levait ses grands yeux bleus, elle avait cet air perdu. Ses deux billes océan cherchaient le ciel. Elle était amoureuse du ciel, celui qui déposait, comme une plume, la lumière sur sa peau porcelaine. Elle l’aimait parce qu’il ressemblait à ce qu’il y avait dans sa tête, les nuages étaient le coton de son petit refuge, le bleu l’envellopait délicatement, en faisant attention de ne pas la casser, le soleil charmait l’or de son cheveu.

Elle le retrouverait partout, toujours. Au bout du monde, elle s’allongerait dans l’herbe sèche et elle embrasserait de sa minuscule bouche rouge l’Immensité de celui  qui faisait clignoter les étoiles pour elle. Et puis ses paupières pourraient s’abaisser en un petit clic, ses longs cils pourraient caresser  ses joues rosés. Alors seulement, elle s’endormirait.

Jeudi 6 mai 2010 à 0:03

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Alors on continue, on se fait baiser sans tendresse, on souffre sous les caresses avides. On hurle dans le silence, on hurle pour la douceur qui meurt en nous. On a beau dire. On a beau essayer. On a beau feindre. On reste ça, ce qu'on a toujours été, la seule chose qu'on a toujours su faire.
Vide, sans contenu, on contient. On ne sait, on ne veut pas les empêcher de courir derrière, de faire ce qu'ils veulent sur notre peau, et peut être bien, qu'on n'a que ça, que leur désir pour vivre.
Ils ne comprennent pas, comme on est désarmé, comme on fait tout pour que ça ne se voie pas.
Ils ne comprennent pas, combien on voudrait rêver.
Et on ne comprend rien du tout au monde, alors on se donne, et on dit qu'on aime ça.

Mardi 4 mai 2010 à 20:45

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C'était une pluie de mai, il y avait, de petites rivières sur ses joues, l'océan dans ses yeux.
Sans tellement de raisons, peut être. Elle s'était un peu égarée. Dans les torrents du coeur, dans les pulsions de vie.
Et la pluie sur la peau, c'était agréable quand on se se sentait perdu.
Alors il y avait le petit sourire fatigué et l'eau salé. On marchait sans but. On échouait par peur de l'échec.
L'absurdité coulait dans ses veines. Le silence la pénétrait chaque seconde. Elle pensait à tout, et ses pieds l'emmenaient où ils voulaient. Elle passait devant ce café aux milliers de souvenirs, aux millions de sourires. Elle pensait à combien c'était merveilleux d'aimer autant. Et puis elle pensait combien c'était plus merveilleux encore d'aimer quelqu'un qu'on n'aurait jamais pensé ne serait-ce qu'apprécier. C'était ça, la magie, sûrement.

Une feuille blanche, un cerveau vide, la poésie n'existe plus. Assaillie de doute, elle tente, en vain, de décoller, de se faufiler. Les étoiles sont mortes, il faut faire sans. La poésie a disparu, elle a laissé l'amertume, les souvenirs. De quand on pouvait encore rêver.

Dimanche 2 mai 2010 à 1:28

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J'ai arrêté de réviser, j'ai fait une tarte au citron. Et puis, j'ai simplement été très contente de l'avoir réussie. Simplement. Ca ne servira à rien, ça ne servirait à rien, c'est bien trop tard pour les réussir, ces examens. La prochaine fois, j'irais mieux, la prochaine fois, les mauvais rêves ne m'envahiront plus la tête, et je ferais ce que j'ai à faire. Avec toujours dans le coeur que ça n'est pas le plus important, que la vie n'est pas une course. Avec toujours la conviction qu'accumuler des diplômes est loin d'être l'essentiel.
Je ne sais pas où j'irais. J'espère que ce sera loin. Mais pas trop, vous savez. Je veux aller loin sans me perdre. Et puis de toutes façons, peu importe l'endroit, maintenant que je réussis les tartes au citron. Et puis de toutes façons, tant que j'aurais mon armure faite de carnet à croquis, de cahiers et d'appareils photo, le monde peut bien s'écrouler.

Je suis sereine alors que rien n'est vraiment plus calme autour de moi, peut-être même que ça l'est moins. Je suis sereine parce que je lui ait dit ce qui pesait dans une jolie lettre, et qu'elle a compris que je l'aimais de tout mon sang, de tout mon coeur, et qu'elle a pleuré d'amour. Je suis sereine parce que j'avais été prise dans ce tourbillon d'impératifs et que j'avais laissé l'ingratitude et les angoisses de la vie active m'habiter la tête, et que j'ai compris, qu'on pouvait vivre autrement, que je pouvais prendre mon temps. Je croyais qu'il fallait que je décide vite. J'ai compris que j'avais le droit de découvrir. L'année prochaine, je m'inscrirais à un cours de dessin. L'idée m'avait toujours parue saugrenue auparavant, je savais déjà dessiner. Et puis au final ce sera très agréable, je crois, de pouvoir échanger, acquérir plus de technique, et, simplement, baigner une heure ou deux dans quelque chose qui m'épanouit. Je n'ai plus envie d'accepter ce qui me dérange. Je n'ai plus envie de donner de moi à des inconnus.
Je ne vais pas mieux, pas vraiment, pas encore. Mais je trouve le monde beau ces temps-ci. Je le trouve beau et imparfait, et j'aimerais partager avec lui.J'apprends à savourer les instants entre lui et moi.

Je passerai des heures à contempler le ciel. Je me nourrirai encore et encore de connaissances. Je créerai la vie. J'existerai. Parce que vivre pour et par le regard de l'autre, c'est vide de sens, c'est  aléatoire, c'est usant. Et si je ne sais pas encore m'aimer, j'aime la vie. Peut être qu'un jour, je me trouverais belle et imparfaite, aussi.

Aujourd'hui, je n'ai reçu aucun message, aucun appel. Ca m'a indifféré. C'est merveilleux.

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