Violent-Dreams

Une image, trois mots, une pensée.

Mardi 13 juillet 2010 à 1:35

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C’étaient peut-être mes larmes qui avaient noyé les lettres cette nuit. Je déambulais dans l’appartement inondé, je me lançais à leur recherche, terrifiée à l’idée de ce que j’allais trouver, tétanisée à la pensée de parcourir de mes yeux des pages à l’encre brouillée, aux mots illisibles.

Illisibles. Ca n’était plus qu’un bloc humide, bleu, et blanc.

Rien ne remplaçait jamais une lettre, des effluves de coeur qui avaient existé, qui s’était mélangées et avaient enfanté, par une jolie seconde, quelques mots. Avant de disparaitre en cédant leur place à d’autres effluves.

On ne rachetait pas une lettre, on ne construisait pas la même lettre, parce qu’il y avait des choses chez nous qui changaient constament, et nos mots le ressentaient. Ils n’hurlaient jamais deux fois la même verité. La verité changeait toujours. Chaque verité n’existait qu’un instant.

Ma main tremblait. De rage, de frustration, de tristesse. Je sentais le passé m’échapper, les souvenirs me fuir à tout allure, je sentais le bonheur de mon monde me couler entre les doigts. L’encre se dissipait, comme l’éclat de mon oeil, comme le battement de mon coeur. J’aurais voulu crever avec mes lettres.

J’étais piégée dans le silence de cette minute, dans l’angoisse du vide vertigineux qui viendrait la seconde, le jour, l’année d’après. On venait de refermer la porte de ma nouvelle prison. Ma petite boîte était de feraille et de rouille, elle avait le goût acide du néant.

Je me souvins ma boîte à rêve. La boîte à rêve ! Mon coeur bondit, je forçai la serrure de ma prison humide, je parcouru l’appartement le pied léger. Jetant toutes les bêtises qui étouffaient ma petite boîte, j’ésperais qu’elle avait protégé la lettre, au moins cette lettre-là, pleine d’espoir et puis de bonheur. Je la saisis, ma jolie boîte, elle existait encore, elle était même intacte, elle avait sa couleur de souvenir poétique. Le petit violon de mon coeur jouait, jouait.

La boîte était toujours très belle, elle ressemblait à mes rêves, à la vie que j’aimais . Mais son coeur avait été touché, déchiré par les flots, déchiré par les larmes. Il n’y avait plus rien, plus rien que de l’eau et des miettes de bonheur, en son intérieur.

Sous le cadavre de papier, elle était toujours là, la chainette d’argent, celle qu’elle m’avait un jour offerte, trop grande pour mon poignet, trop petite pour mon cou. Elle tenait dans le creux de ma main, alors je décidai que là était sa place, qu’elle y resterait, puisque c’était tout ce qui me restait de l’amour des souvenirs.

Je la serrais très fort en retournant m’enfermer dans ma prison toute rouillée.

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Par bulle0tistique le Lundi 6 septembre 2010 à 0:48
ce texte m'emporte, m'emporte, m'emporte...comme d'habitude...
je voudrai te voir un jour si tu veux bien pti coeur de pirate ;)
(tu t'imagine que ça fait plus d'un an qu'on parle maintenant et que je dévore tes textes ^^)
 

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