Je me revois courir, cet après-midi là. Comme une dingue. Tenter de chasser la douleur en l'épuisant, essayer d'aller plus vite qu'elle. Ne pas me laisser habiter par le mal, par les maux, par les démons qui revenaient, plus puissants que jamais. J'avais le coeur qui fondait sous la brûlure du silence, j'avais un fluide glaciale dans les veines. Comme si je crevais de l'intérieur un peu. J'avais l'air folle, peut être. A m'arrêter, tomber, genoux à terre, sans pouvoir bouger un doigt, à sangloter des larmes invisibles.
Puis je revois le Bonheur, parce que c'en était, coincé entre ce jour immonde et aujourd'hui.
Octobre. Il faudrait sûrement un peu de calme, ce même calme qui me terrifiait, qui m'insupportait. Il faudrait seulement un peu de vide. Mais le vide avait un peu été là récemment, et il était acide. Acide à s'en cramer la gorge, à s'en péter les neurones, à s'en écorcher la peau.
Acide comme quand tu perds un équilibre déséquilibré. Acide comme quand tu perds une force instable. Et puis. Le coeur en montagne russes qui ne sait pas, plus ce qu'il veut, ou qui le sait très bien mais qui en a peur. Pour la première fois j'ai réellement peur de toi. Je crois ce que tu dis, mais j'ai peur. J'ai peur de moi aussi, énormément. J'ai peur de ce lien un peu fou. J'ai peur de la suite, j'ai peur du monde.
Une nouvelle fois, trois chemins devant mes yeux un peu fatigués. Un que j'ai déjà emprunté, que je pourrais emprunter à nouveau, mais dans le doute, dans la peur. Et l'intensité. Cet autre et ses quelques promesses, ses quelques ressentis. Et puis le dernier, celui du vide, celui du Moi. Des dizaines d'autres beaucoup plus futiles... Et un putain de choix à faire.
(You're all I see.)
